J’aimerais être plus draconien. Si je l’étais, je ferais probablement comme nos braves politiciens et je dirais à mes clients d’être parfaitement honnêtes à la douane américaine, particulièrement lorsqu’il est question de marijuana.
Si je faisais cela, beaucoup plus de gens se verraient refuser l’entrée aux États-Unis. Par le fait même, beaucoup plus de gens auraient besoin d’un waiver américain – une démarche fastidieuse qui requiert beaucoup de paperasse administrative, dont les différents formulaires expirent continuellement et qu’il vous faut renouveler pour le restant de vos jours. Malheureusement, je ne peux me résoudre à faire subir aux gens des procédés administratifs qui n’en finissent plus, simplement parce qu’ils ont déjà fumé un joint dans leur vie.
Toutefois, je ne peux pas dire aux gens de désobéir aux lois américaines non plus. Après tout, c’est leur pays et ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, surtout lorsqu’il est question de sécurité. Si cela signifie de demander à des gens décents de répondre à des questions ridicules et de leur refuser l’entrée à cause de motifs pour le moins discutables, il faut croire que ceci est le monde dans lequel nous vivons désormais. Les Canadiens n’ont pas plus le droit de refuser que les douaniers américains les questionnent sur la marijuana que les Américains ont le droit de rire du fait que nous mettons du lait du lait dans des sacs de plastique plutôt qu’en carton. Mais l’honnêteté à la douane signifie beaucoup plus que simplement divulguer si vous avez déjà fumé un joint ou non.
Voici donc ce que je dis à mes clients :
Les douanes américaines ont accès à la base de données des casiers judiciaires canadiens. Une fois que vous avez été arrêté et/ou condamné pour un crime et que vous n’avez pas encore achevé les démarches pour faire retirer ce dossier, vous pouvez être assuré que les douaniers auront accès à ces informations. Et soyez assuré que si le douanier prend connaissance de votre dossier criminel, vous serez refusé. Une fois fiché par les Américains, faire retirer votre dossier au Canada ne vous sera plus d’aucune utilité.
Mais qu’arrive-t-il si vous faites retirer les informations vous concernant avant de passer les douanes américaines ? Dans ce cas, les douaniers américains n’auront plus accès à votre précédent dossier. Maintenant, disons que vous n’êtes pas entièrement honnête et que vous ne divulguez pas avoir déjà eu des problèmes avec la justice ? Encore une fois, ils ne peuvent rien trouver sur vous.
Évidemment, les mêmes règles s’appliquent lorsqu’il est question de marijuana. Si vous n’en parlez pas, il n’y a pas moyen pour eux de savoir. C’est aussi simple que cela.
Les lois américaines disent que vous devez répondre à chaque question en toute honnêteté. Mais en vérité, l’honnêteté absolue est non seulement surfaite, mais aussi totalement incompatible avec notre réalité humaine. Nous disons tous des mensonges. Chaque jour, tous les jours. Mais ils sont souvent si petits qu’ils sont insignifiants. Combien de fois ai-je répondu que oui, j’allais bien, alors que ce n’était pas vraiment le cas?
Pour ceux d’entre nous qui ont grandi avec la marijuana, admettre d’en avoir déjà consommé à une figure d’autorité est probablement aussi utile pour la sécurité nationale que de savoir dans quel état d’esprit je suis à chaque instant.
Donc, n’ayez crainte d’ignorer ce que les politiciens vous disent ou non de divulguer. Vous pouvez admettre avoir déjà fumé de la marijuana comme vous pouvez censurer cette information. Le mieux pour vous est de prendre une décision éclairée et informée plutôt que de suivre aveuglément les conseils d’un politicien élu qui tente de naviguer à travers les absurdités et l’hystérie actuelle lorsqu’il est question de drogues.
Ce n’est pas un conseil, ceci est simplement de l’information. Je n’ai pas les qualifications nécessaires pour vous conseiller légalement à ce sujet. Mais je suis confiant d’avoir bien plus d’expérience sur le sujet que Ralph Goodale, ou Bill Blair ou quiconque qui doive gérer un agenda politique. Revenons au gros bon sens.
Et pour info : j’ai…euh…je n’ai jamais, au grand jamais, touché à de la marijuana. J’imagine que je pourrai donc passer la frontière sans problème.