Le pardon et la lettre de bénéfice mesurable
Depuis le 13 mars, 2012, tous les requérants doivent joindre à leur demande de pardon une lettre ayant pour but de convaincre la Commission qu’un pardon leur apporterait un bénéfice mesurable. Cette lettre doit également faire état de tous les changements positifs que l’individu a entrepris, ainsi qu’une description détaillée de tous les délits qu’il a commis.
Cette étape du processus est souvent une grande source de frustration pour les requérants, et cette frustration peut mener à une lettre peu impressionnante. Ceci est dommage car la qualité de la lettre a maintenant un grand impact sur les chances de réussite de la demande de pardon. Je comprends que le fait de revisiter le passé peut être trés difficile pour certains individus, mais par contre une lettre peu soignée ou trop courte n’impressionnera pas la Commission des libérations conditionnelles, et peut nuire à leurs chances d’obtenir un pardon. Il ne suffit pas de dire qu’on a repris sa vie en main, il est important de donner des exemples concrets de sa réhabilitation. La CLC ne s’attend pas à ce que tous les requérants soient des anges, ce qui compte plutà´t est que l’individu se conduit en conformité avec la loi. Lorsque mes clients m’appellent pour de l’aide à trouver des exemples de leur bonne conduite ils sont souvent surpris par les multiples exemples qu’ils n’auraient jamais pensé à mentionner.
Un autre probléme que nous remarquons souvent apparaàt lorsqu’un individu ne se rappelle plus de toutes ses condamnations. Il est important pour le requérant de montrer à la CLC qu’il assume ses choix, et d’avouer qu’il a eu tort. Il n’est jamais une bonne idée de tenter de diminuer la gravité d’une condamnation, en parlant par exemple d’une petite condamnation pour facultés affaiblies. Il est surtout important de ne pas raconter une version Âembellie des faits, car la CLC a bien évidemment accés aux rapports policiers concernant toutes les condamnations.
Il arrive souvent qu’un client me demande d’écrire sa lettre pour lui ou elle. Hélas, ma réponse est toujours non. Il me fait plaisir de réviser une lettre et de tenter de l’améliorer, mais la lettre doit absolument venir du requérant. D’ailleurs, les meilleures lettres que je reàsois sont toujours celles qui viennent du car – j’en ai parfois même des larmes aux yeux. Au fond, il n’y a rien de meilleur que l’honnêteté.